Un peu d’Histoire
Tout d’abord, la commune est bien "Ornolac-Ussat-Les-Bains". Ornolac, nom originel du lieu a été augmenté du lieu dit Ussat-Les-Bains avec le développement des Thermes. La commune est bien distincte de la commune d’Ussat, limitrophe (souvent dénommée par les locaux Ussat Village).
Les premières traces d’occupation humaine à Ornolac-Ussat-Les-Bains remontent à la fin du paléolithique supérieur, en pleine apogée du Magdalenien (17 000 et 10 000 ans avant le présent). La grotte de Fontanet est un exemple de la qualité esthétique des productions de ces groupes semi-nomades et de leur mode de vie. Dotée de représentations animales, de multiples productions graphiques et de plusieurs représentations humaines, elle se distingue par son exceptionnelle conservation. En effet, abandonnée à la fin de cette période glaciaire, elle est restée intacte jusqu’en 1972 où un petit groupe de spéléologues, aux côtés de Luc Wahl, découvre la cavité. La grotte comporte plusieurs particularités qui la distinguent. Citons, à titre d’exemple la découverte d’une des toutes premières empreintes humaines sans traces d'orteils. Imprimée dans une calcite meuble. Elle suggère que l'individu devait porter une sorte de mocassin souple…
Il faudra attendre le milieu du XIIème siècle (1149) pour qu’Ornolac s’inscrive dans l’Histoire avec la première mention de Lugeat (ou Lujat), hameau d’altitude (1000m) situé au sud-est du village. Lieu d’une exploitation forestière intense, il sera déserté vers 1660, période marquée d'une épidémie de peste. Ornolac aurait pu jouir des hêtraies et des bocages ; ce qui expliquerait l'établissement de ce hameau à la fin du Moyen Age. Au XIVème, on y comptait pas moins de six feux (foyers). C'est de cette époque que date la petite chapelle, d'architecture très simple, utile au culte des habitants éloignés du village. Celle-ci fut sauvée in extremis au début des années 90 grâce à l'aide de la municipalité et le travail de bénévoles de la commune (ce qui explique la présence d'une couverture de béton sur la voûte).
Dès la fin du XVIIème, le hameau ne sera donc habité que lors des estives. Une dernière ferme, située près de la maison pastorale actuelle, était régulièrement occupée plusieurs mois de l'année jusque dans les années cinquante. Elle s'est éffondrée au cours de la précédente décennie et n'est plus qu'une ruine.
Au XIIIème siècle, on trouve dans le Registre de Bernard de Caux (Pamiers, 1246-1247) mention de la splouga d’Ornolac : « J’ai accompagné ledit parfait Raimond d’Arvigna de Dun jusqu’à la grotte d’Ornolac (…)Tenue par Bernard de Durfort accompagné de sa femme, qui y hébergeaient Raimond d’Arvigna (…) en 1243 ». Le registre du frère dominicain et inquisiteur correspond à la campagne d'Inquisition sur le Comté de Foix rendue possible par la soumission du Comte. Elle était certainement jugée comme nécessaire après la chute de Montségur et la résidence des rescapés de l'Eglise cathare loin des sites repérés.
Du fait, beaucoup ont vu en la spoula d'Ornolac un site d’initiation cathare particulier (Napoléon Peyrat). Cependant, les meilleurs spécialistes de l’Histoire cathare considèrent qu’aucune source ne permet d’attester que ce fut vraiment le cas - en tout cas, ni plus ni moins qu'ailleurs en cette époque ! -. Il s'agit en premier lieu d'un site médiéval fortifié. Ceci est symptomatique des tentations mystiques qu’ont eu, notamment depuis le XIXème, nombre de littérateurs, amateurs, historiens enthousiastes ou simples affabulateurs, au sujet de notre région.
A ce titre, il faut conseiller à tous ceux qui s’intéressent à Ornolac-Ussat-les-Bains et au catharisme en particulier, d’être circonspect face à tout ce qu’ils liront sur le sujet. Trop souvent l’imaginaire, l’invention, le mythe, le fabuleux, le symbolique, le mysticisme se sont affichés comme vérité historique. Prudence donc.
Néanmoins, il est possible de considérer la splouga était lieu cathare. Le fait ne serait pas extraordinaire. Les cathares étaient en notre région bien nombreux au début du XIIIème. Tout quidam, a dans sa parentèle un adepte ou un sympathisant de cette religion dualiste venue de l’Europe de l’Est. Mais en 1243, année précédant la reddition de Montségur et marquant symboliquement la fin de ce courant de pensée largement diffusé dans le Sud de la France, les adeptes se font rares et sont traqués par la très sainte Inquisition catholique.
C’est que les croisades initiées par les rois de France contre les Albigeois ou hérétiques cathares ont reçu la bénédiction du Pape... Mais au-delà des griefs religieux, se sont bien des motifs politiques qui sont à l’œuvre dans cette guerre. Les seigneurs du Nord, à l’instar du tristement célèbre Simon de Monfort, y chercheront à gagner de nouvelles terres ! Les tristes sources historiques de l’Inquisition ont malgré tout l’avantage de préciser notamment que le village comptait une douzaine de foyers vers 1318. On y trouve également mention d’un Bayle, et, Ornolac dépend de la cour de justice de Tarascon.
A proprement parlé, à notre époque, il ne saurait y avoir encore, d'un point de vue dogmatique, de cathare. Le dernier d’entre eux n’ayant pu perpétuer la transmission par le consolamentum (le baptême). Cependant, nombre de personnes et de groupes se réclament de leur filiation et tentent de perpétuer leur histoire. Il apparaît cependant que les bases de leurs croyances sont éloignés des fondements cathares stricto sensu. Elles se sont matinées de mystiques diverses d’origines chrétienne, pseudo-celtique ou encore druidique, et ont intégré des mythes et des figures symboliques divers et souvent très éloignés.
Au milieu du XIIIème, les seigneurs d’Ornolac sont les membres de famille Dufort. Plus tard, dès le début du XIVème, la famille d’Arnave le sera à son tour. On trouve aussi comme source historique la Promulgation de la charte de coutumes d’Ornolac par Bernard d’Arnave (15 mai 1415).
Plus avant, l’Histoire nous amène, aux sources d’eau d’Ussat dont il est noté dès le XVème que les paysans remarquent l’effet sur les animaux aimant se souiller de la boue fumante ! Dès 1771, le lieu est manifestement reconnu pour ses « sources d'eau bienfaisantes ». C'est Louis de Fraxine qui développe l'activité thermale sur la zone d'Ussat-les-Bains. Il était alors baron d'Ornolac parce que son grand-père, Jean de Fraxine (illustre famille de Pamiers), avait acheté cette seigneurie, en 1668, à Pierre d'Arnave. Du petit établissement qui vit le jour, le seigneur de Fraxine Il y développa l'activité thermale en lançant des travaux de canalisation (1783). Il laissa en 1787 l’exploitation à l’Hôpital Notre Dame de la Guaride de Pamiers, à charge de loger, nourrir et soigner 16 pauvres durant les trois mois d'été . L’établissement ne devint une station connue qu’à la suite du succès de la cure Louis Bonaparte, roi de Hollande et frère de l’empereur. Ainsi, la renommée d’Ussat est faite et les personnalités affluèrent comme le poète et écrivain Lamartine.
La fin du XIXème siècle, période où les bains sont en vogue, découvrit en « Ussat-Les-Bains » une station moderne. Le forage primitif de la station d’Ornolac-Ussat les Bains date de la période napoléonienne. L’actuel forage destiné à trouver une eau pure de 55° à plus de 1 000m date de 1996. La source étant devenue propriété de la Communauté de communes du Pays de Tarascon, les thermes restant privés.

De manière plus anecdotique, Ornolac eu une célébrité inattendue avec la présence de Mme Lafarge, née Marie Capelle, qui y mourut le 7 septembre 1852 à 36 ans. Elle est enterrée au cimetière de l’Eglise Saint Pierre d’Ornolac. Elle fut jugée coupable d’avoir tué son mari par empoisonnement par le tribunal de Tulle en 1840.
L’affaire défraya les chroniques de France et même de l’étranger. Graciée, excellente écrivain, mais malade, elle est envoyée aux bains d’Ussat où elle arrive le 2 août 1852.

Plus proche de nous, durant la deuxième guerre mondiale, des militaires de l'armée polonaise en France tentèrent de rejoindre l'armée polonaise libre en Angleterre ou en Afrique du Nord pour continuer la lutte contre les nazis. Quelque 200 d'entre eux, appartenant à l'armée polonaise clandestine, ont été hébergés par la population d'Ornolac et d'Ussat. Ils ont ensuite franchi les Pyrénées avec le concours de passeurs et de résistants polonais, espagnols et français.
L’hôtel du Parc, disparu à la suite d’un incendie dans les années 80, a fait office de centre d'accueil pour les réfugiés polonais ; un important dépôt d'armes clandestin y existait .
Les anciens Thermes Fraxine, établissement thermal du XIXème avec sa grande galerie en arcades à la romaine sont inscrits au titre des Monuments Historiques par arrêté du 10 avril 1991.
Est inscrit, l’ensemble paysager de l’Eglise Saint-Pierre d’Ornolac et son cimetière. Sans ornements particuliers, ses récentes restaurations ont permis de révéler l’appareillage extérieur et de mieux apprécier son plan tréflé dont le style le ramène à l’âge ancien du XIème siècle roman.
L’origine du nom Ornolac est inconnue, et a donné lieu à d’extravagantes interprétations, mais il est vrai que les recherches toponymiques ne nous offrent que des hypothèses. Quoiqu’il en soit, les deux groupes d’habitat ancien du village ont pris le nom de la splouga : Ornolac !